
Ridley Scott 1982
ANALYSE SONORE: SEQUENCE D'OUVERTURE
La séquence d'ouverture du film laisse place en grande partie à la musique et au son, qui vont accompagner les mouvements de caméra durant la découverte de l'univers du film, nous allons en dissocier le contenu au sein de cette section.
La Musique
La musique composé par Vangelis qui axe son domaine musicale dans le genre de la musique « New Age » et électronique est choisie pour accompagné cette séquence d'introduction, en effet le style futuriste des instruments utilisés ici (synthétiseur, processeur d'effet avec la reverb, l'écho ou encore le jeux des variations de pitch) amène à l'utilisation d'une partition synthétique pour Blade runner qui est complètement enserrée dans une orchestration de bruitages, d'effets d'ambiance, de voix, crée par les monteurs-sons et l'ingénieur du son de mixage, orchestration qui l'habille et en devient, pour le spectateur, comme inséparable.
Lors de l'introduction au film avec les éléments narratifs présentés au spectateur, le son est aérien et ponctué par des « hit » renforcé par une réverbération qui amplifie dés le début la situation géographique présenté ; l'univers d'une ville énorme plongée dans le noir au sein de l'espace.
Une musique électronique comme celle de Vangelis permet de créer une corrélation entre le visuel et l'écoute avec un axe de perception basé sur l'aspect futuriste de la scène.
Durant l'avancée des axes de caméra la musique devient plus énigmatique et mystique pour traduire la plastique cosmique du film, elle est en accord avec la lenteur de l'avancée des plans de caméra et devient une valse pour le spectateur qui découvre ce que le réalisateur met en scène.
Les variations de pitch (modulation de fins de notes vers des tonalités inférieur) quand à elles amènent à caractériser l'aspect apocalyptique de la scène et sont en opposition avec le thème général également souligné par des accords grave de synthétiseur au début de la séquence.
L'aspect énigmatique est renforcé au moment de la découverte du bureau avec une sorte de son de cloche très affiné dans les sonorité et très cristallin ce qui rajoute de la crédibilité au côté extraordinaire de la séquence, ou se trouve le spectateur ? Que se passe t-il dans cette ville, dans ce bureau ? Ce sont des interrogations mise en scène tant par le visuel que par les sonorités et la musique.
La musique de Vangelis durant l'extrait est une musique dite de « fosse » et à caractère extra diégétique ,c'est une partie de la bande-son du film aussi appelé « score » et également dite empathique puisqu'elle prolonge l'idée de la découverte de cette ville futuriste de manière contemplative tout en marquant l'esprit apocalyptique de l'univers dans lequel le récit va se dérouler.
Les Sons
La totalité des sons utilisés dans la séquence d'ouverture ont pour eux été réalisés en post-production (après tournage), ce qui est d'autant plus justifié par leur nature (réacteur de vaisseau spatial, explosions de flammes, orage, difficilement faisable en prise direct car la séquence d'introduction utilise une maquette miniature.
Sur les premiers plan de découverte de la ville, les sons sont dit « IN » et diégétique, ils prolongent le visuel mis en scène, et sont présent à l'image ; émanation de flammes, un éclair qui déchire le ciel et la sortie d'un vaisseau sur la gauche du cadre, ici le son du réacteur est « in» durant le passage à l'écran puis deviens un son hors champ sonore, la source, ici le vaisseau n'est plus à l'image et donc hors champ.
Sur les plan suivants le principe est inversé, les vaisseaux entre hors champ dans le cadre et il en est de même pour le son des réacteurs, le but de la manœuvre étant de donner un maximum de réalisme à la scène avec un travail de spatialisation du son (sorti gauche cadre/situation panoramique sonore gauche cadre, entrée droite cadre/situation panoramique sonore droite cadre).
Dans le plan du bureau où l'ont retrouve le premier personnage, il y à une annonce venant d'un haut parleur, ici le son est hors champ mais diégétique, ont comprends que l'annonce est entendu dans le bureau même si l'ont ne voit pas la source de provenance, le toque-ment de porte est également hors champ mais diégétique, on ne perçoit pas non plus la personne qui frappe à la porte ni la source sonore du son.
La bande sonore de la séquence comme l’ensemble des bruitages réalisés sont indissociable et font un tout qui donne cette atmosphère si particulière au film le son fonctionne comme élément créateur, générateur, référé non seulement à ce que l'on entend mais aussi à ce que l'on voit, lorsque dans certains passages du film, ce que l'on appelle en anglais un «drone» (bourdonnement continu) se fait entendre, sous la forme par exemple d'une note électronique longuement tenue à la basse, on a l'impression qu'il est porteur de toute la mouvance sonore et visuelle du film.
Dans la séquence d'introduction, le déroulement ou la superposition des sons ; ligne mélodique soudant les notes, continuum rythmique permettent de conserver une relative indépendance par rapport aux rythmes lumineux visibles dans l'image de la ville, créant une sorte d'hypnose chez le spectateur qui plonge en apnée dans cette vision apocalyptique.